Après plus d'un mois de mutisme dont vous avez probablement beaucoup souffert, vous, avides de nouvelles découvertes insulaires, accrocs à l'article du lundi matin qui vous rend la reprise hebdomadaire du travail tellement plus agréable, je reviens enfin avec plein de choses à vous raconter.
D'abord, pourquoi ce silence ?
Il y a presque 2 mois maintenant, nous commencions à éprouver une réelle inquiétude quant à l'acquisition d'un logement. Les visites qu'on effectuait se soldaient toutes par une grosse déception, malgré un sacrifice grandissant de notre budget de départ. On avait le sentiment qu'on ne nous proposait que les maisons dont personne ne voulait, et qu'il y avait comme un marché parallèle auquel on n'avait pas accès.
Alors on est passés à la phase active de la recherche, et on y a consacré nos soirs et nos week-end. Finies les balades, il fallait qu'on trouve. Parce que mine de rien, cela faisait déjà deux mois que nous étions sur l'île, et la location saisonnière commençait sacrément à nous peser. On avait besoin de nous retrouver chez nous. Home Sweet Home.
Heureusement, nous avons fini par flairer LA bonne annonce. En 24h, notre dossier était sur le bureau de l'agent immobilier et cinq jours après on signait le bail ! Je vous passe les péripéties mais une fois la certitude d'avoir enfin trouvé une maison qui nous plaise, nous étions épuisés.
Cette maison correspondait tellement à ce qu'on recherchait qu'on avait peine à croire qu'on en aurait les clés !
Autant vous dire que la pression est nettement retombée ensuite et nous avons passé les week-end suivants à farniente.
C'est donc une maison créole traditionnelle. En voici les caractéristiques typiques :
- la toiture est en tôle ondulée blanche, soulignée par des lambrequins métalliques, sorte de frise dentelée qui sert à piéger les eaux de ruissellement du toit et les faire s'égoutter à la verticale en avant de la facade,
- une grande terrasse couverte, la varangue, borde en L la maison et offre une vue sur la mer et sur la montagne. Elle est très aérée,
- le jardin qui l'entoure est bordé d'une énorme haie de bouguainvillers qu'il nous faudra tailler, et planté d'un petit bananier et de deux frangipaniers, pas très en forme. Cette maison construite dans les années 2000 a toujours été louée et le jardin a été délaissé,
- la cuisine et la salle de bains possèdent des fenêtres à jalousies, ensemble de lames de verre pivotantes qui permet la ventilation traversante des pièces,
- l'eau chaude provient d'un chauffe eau solaire installé sur le toit,
- la maison est de plain pied.
Bref la vraie maison réunionnaise quoi !
Elle se situe sur la commune de Saint Leu, la même qu'à notre arrivée, dans un chouette quartier résidentiel, plus au nord. On accède à la voie rapide des Tamarins en 5 à 7 minutes. Je fais tout de même 42km maintenant pour me rendre au CH de St Pierre, mais en une demie heure quand ça circule bien. Et je me suis rapprochée des villes du Port et de Saint Denis pour travailler en clinique, mon contrat se terminant au 30 septembre.
Il a donc fallu refaire quelques cartons et valises, récupérer les meubles et affaires du container, racheter l'électroménager laissé en métropole. Le 7 aout je récupérais les clés du paradis ! Bon, du paradis, il s'avère que le paradis blanc n'était plus tout à fait blanc et l'intervention d'une armée de peintres fût nécessaire. Dix jours durant, les meubles sont restés vides et les cartons indemnes. Que ça nous semblait long... Mais voilà on y arrive, et l'attente en vaut la peine.
Maintenant on s'installe ! Récupérer nos affaires nous fait le plus grand bien. Malgré le mauvais traitement subi par notre container, dont l'écroulement de la mezzanine avait largement endommagé la voiture, je n'ai rien retrouvé de cassé. Incroyable !
Nous venons seulement de récupérer une connexion internet. Le débit est bien plus lent qu'en métropole et le tarif bien plus élevé.
On souffre d'un cruel vis à vis : notre jardin se situe juste au dessous du couloir aérien des parapentes !
Que c'est calme. Il n'y a pas un bruit. A part peut-être de temps en temps le cri du margouillat caché dans la clim' !