Ce weekend, nous sommes partis à la découverte du centre de la Réunion : le cirque de Cilaos.
Angie fera sûrement un topo plus complet, moi j'ai décidé de vous faire partager mon expérience de la randonnée.
De l'amateur au pèlerin, en passant par la rando sportive, chacun y trouve son compte.
La rando en famille, c'est toute une histoire...
1- Albane
Des chaussures de rando taille 23, des lunettes de soleil incassables et un bâton judicieusement choisi. Albane traîne derrière, elle fouille le chemin avec son bâton, elle s'accroupit devant une fourmi, et devant une autre fourmi, et aussi devant une fourmi qui marche à côté d'une fourmi.
Elle s'arrête net devant un ruisseau large comme un filet d'eau du robinet en bas débit : impossible de traverser seule. Et puis elle se met à courir devant moi en riant à gorge déployée. Là c'est sûr, elle veut que je l'attrape !
Elle se retourne me demandant si elle pourra pêcher à la cascade avec son bâton, je lui mens un peu et ça lui donne un second souffle.
Un bruit sourd qui s'amplifie, nous ne sommes plus très loin. C'est tellement beau qu'Albane en oublie le chemin parcouru : " On est arrivé à la cascade ! "
On se trouve une petite place pour poser les serviettes et c'est parti pour les patouilles, les jets de cailloux dans l'eau, les trempages de mollets qui terminent en haut des reins... C'est l'heure du goûter, puis vient le moment de rebrousser chemin. Pour Albane, le retour est moins fatigant. Elle sait y faire pour me rappeler que je dois faire des efforts pour garder ma place sur le podium du plus gentil des papas... Je rétorque un " Porte ta jeunesse ! " sans conviction.
Le bonheur n'a pas de poids.
2- Angievanniere
La marche en amoureux, c'est génial !
La marche en amoureux, c'était génial ...
Bah oui, il faut bien surveiller le petit monstre dont la nature nous a rendus responsables.
Pas besoin d'être deux pour s'assurer qu'Albane ne tombe pas dans un ravin, qu'elle ne taquine pas une babouk (grosse araignée que l'on rencontre très souvent ici), ou plus simplement qu'elle ne soit pas bloquée devant un ruisseau depuis 1/2 heure...Angie joue les colibris, non pas qu'elle remue les bras à toute vitesse, ce qui serait très rigolo mais trop fatigant. Non, elle fait de petites pauses inopinées tout au long du chemin et s'applique à prendre les beaux clichés dont vous avez régulièrement un aperçu.
Et puis, bien sûr que nous marchons toujours main dans la main, oubliant un peu notre rôle de parents, laissant Albane trouver elle même ses limites.
3- Moi
La marche, ça m'aide à y voir plus clair. Nouveau boulot, nouvelles contraintes, la recherche d'un logement, l'éloignement de la famille et des amis... C'est pas parce qu'on est sur une île au bout du monde que la vie est éminemment plus facile.
Quand je marche, la répétition des gestes et le balancement du corps ont quelque chose du bercement. Le regard posé sur le chemin, j'en oublie le temps qui passe et ma destination, démêlant mes pensées comme un pêcheur ramende ses filets.
J'aime la rando en famille :)